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Contemporaine


« Peur de n’avoir plus personne pour me « toucher gentiment » comme l’écrit Kafka à Max Brod après une visite au bordel. Peur d’être seule. (Peur de n’être jamais seule.) » A. Z.


Le texte Contemporaine traite de ce que l’auteure appelle les « lieux Janus », ces lieux où l’horreur et la beauté se sont côtoyées dans le même temps. Aujourd’hui encore, ces lieux sont comme irradiés par un traumatisme majeur survenu dans notre passé.
Ces lieux qu’Annie Zadek a investis (non sans risque) pour nourrir ce texte ont une très grande importance. Voici ce qu’elle en dit :

« La Maison des Enfants d'Izieu fut pour moi le lieu augural de ce sentiment d'insurmontable aporie entre la douceur des paysages du Bugey, la grâce émanant de ces photographies d'enfants, la tendresse des lettres adressées à leurs parents, et leur destin lamentable. Son écho ne cessera de se répercuter lors de mes déambulations dans l'ancienne gare de déportation de Bobigny, à la Cité de la Muette, au mémorial de la Shoah de Drancy, à Auschwitz-Birkenau, l'autre face de la lumineuse Cracovie – encore imprégnée de la présence de Tadeusz Kantor –, à Terezin, le « camp des Artistes » ! Si près, si loin du Prague de Kafka. »

Traversés par les figures de divers créateurs – dont la cinéaste Marceline Loridan-Ivens – ces lieux sont questionnés ici pour ce qu'ils nous disent sur la possibilité de la transmission, de la résilience, et peut-être même surtout de l’art et de la littérature, dans notre temporalité de l'Après-Auschwitz. 
Contemporaine est ainsi le lieu d’une réflexion sur nos rapports aux images. Celles que traversent les textes des romans-photo, des écrans de cinéma sous-titrés et des plateaux de théâtre surtitrés ; celles aussi du continent en dérive des productions vernaculaires, modestes, que sont les images orphelines, les albums de famille et les « légendes » qui quelquefois les accompagnent. 
Contemporaine a surtout pour ambition d'interroger, une fois encore, le doute émis par Adorno sur la poésie d'après Auschwitz (Dialectique négative, 1978) :

« Je suis prêt à concéder que, tout comme j’ai dit que, après Auschwitz, on ne pouvait plus écrire de poèmes – formule par laquelle je voulais indiquer que la culture ressuscitée me semblait creuse –, on doit dire par ailleurs qu’il faut écrire des poèmes, au sens où Hegel explique, dans l’Esthétique, que, aussi longtemps qu’il existe une conscience de la souffrance parmi les hommes, il doit aussi exister de l’art comme forme objective de cette conscience ».

Et si c'était la poésie d'avant Auschwitz qui était « barbare » après Auschwitz ? Et si la poésie contemporaine était celle de l'Après-Auschwitz ?
Pages 56
Format 10,5 x 15 cm
Façonnage Cousu, broché
Caractéristiques Coins arrondis, marquage à chaud
Publié avec le soutien du Centre national du livre et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes
Prix 10 €
Parution 06/2019
ISBN 9782354281441
Disponibilité En librairie
Collection Format Passeport
Thèmes Guerres et violences, Art et littérature